Édition du mardi 14 juin 2016
Autocars privés : fréquentation en forte hausse
L’Arafer (l’autorité de régulation des activités ferroviaires et routières) a publié hier son bilan trimestriel de l’activité des autocars en SLO (service librement organisé), communément appelés cars Macron. Ce bilan fait apparaître une augmentation réelle de l’offre et de la fréquentation.
Pour la première fois, la fréquentation des cars interurbains privés a franchi la barre du million de voyageurs en un trimestre, avec 1,08 million de passagers transportés entre le 1er janvier et le 1er mars. Ce chiffre est en augmentation de 69 % par rapport au trimestre précédent. En sept mois seulement d’existence (la loi Macron libéralisant le transport en autocar a été publiée le 8 août 2015), ce résultat est loin d’être négligeable.
L’offre a également rapidement augmenté : avec 191 lignes contre 148 au dernier pointage trimestriel, elle a crû de 26 %. Il existe aujourd’hui 858 liaisons distinctes entre 150 villes. Paris est « l’origine ou la destination prépondérante » (deux tiers des voyages effectués). Les liaisons entre Paris et Lille, Lyon et Rouen sont les trois plus fréquentées. Dans le palmarès des dix lignes les plus fréquentées, une seule ne passe pas par Paris (Lyon-Clermont-Ferrand).
Côté emploi, le secteur a créé 250 équivalents temps plein ce trimestre, portant à 1200 le nombre d’emplois créés depuis la création du service.
Du côté des opérateurs, c’est toujours Eurolines-Isilines (groupe Transdev) qui tient la corde, avec 494 liaisons. C’est en revanche Flixbus qui connaît la progression la plus dynamique, avec 55 % d’augmentation de son offre sur le dernier trimestre. Notons, même si cela ne figure pas dans le rapport de l’Arafer, que le phénomène de concentration attendu dans le secteur par tous les spécialistes vient de commencer : hier, les deux opérateurs Ouibus et Starshipper ont annoncé leur rapprochement.
L’Arafer, qui se concentre uniquement sur l’offre et la fréquentation, n’évoque pas dans son rapport la question des saisines par les autorités organisatrices. Rappelons qu’aux termes de la loi, pour les liaisons de moins de 100 km, les autorités organisatrices du transport public – essentiellement les régions – ont le droit de saisir l’Arafer pour demander l’interdiction d’une ligne privée d’autocar, à partir du moment où elles estiment que celle-ci « menace l’équilibre économique » de la liaison publique. Sur le site de l’Arafer, on peut trouver les données suivantes : 174 demandes de liaisons de moins de 100 km ont été déposées auprès de l’Arafer ; environ un tiers (62) ont fait l’objet d’une saisine demandant son interdiction. L’autorité a rendu à ce jour 33 avis, dont une grande majorité est défavorable – c’est-à-dire qu’elle a autorisé l’ouverture de la ligne. Seuls trois avis favorables ont été rendus, et cinq « favorables avec réserve ».
À ce jour, une seule ligne de moins de 100 km a été ouverte (Dijon-Lons-le-Saunier). Mais 70 autres devraient l’être rapidement, suite à un avis défavorable à l’interdiction ou du fait qu’aucune saisine n’a été effectuée au bout du délai de deux mois.
Si ce bilan fait apparaître une croissance rapide du secteur, on peut toutefois le nuancer sur plusieurs points. En termes d’emploi d’abord, rappelons que le gouvernement tablait sur « 15 000 emplois » créés. Même si le secteur ne fait que démarrer, on en est encore très loin. Autre interrogations sur la soutenabilité de l’offre actuelle : les transporteurs attirent le chaland grâce à des prix très bas, ce qui implique des recettes extrêmement faibles (de l’ordre de 3,3 € par passager aux 100 km). Pour une activité privée et non subventionnée, c’est intenable à terme. Enfin, malgré la hausse importante de la fréquentation, on ne peut pas dire que ce service ait commencé à tailler des croupières au train : sur la ligne la plus fréquentée, Paris-Lille, l’Arafer fait état de 87 200 passagers transportés en un trimestre. À comparer avec la LGV Paris-Lille, qui en transporte… 3,5 millions par trimestre. Soit 99,4 % du total.
Pour la première fois, la fréquentation des cars interurbains privés a franchi la barre du million de voyageurs en un trimestre, avec 1,08 million de passagers transportés entre le 1er janvier et le 1er mars. Ce chiffre est en augmentation de 69 % par rapport au trimestre précédent. En sept mois seulement d’existence (la loi Macron libéralisant le transport en autocar a été publiée le 8 août 2015), ce résultat est loin d’être négligeable.
L’offre a également rapidement augmenté : avec 191 lignes contre 148 au dernier pointage trimestriel, elle a crû de 26 %. Il existe aujourd’hui 858 liaisons distinctes entre 150 villes. Paris est « l’origine ou la destination prépondérante » (deux tiers des voyages effectués). Les liaisons entre Paris et Lille, Lyon et Rouen sont les trois plus fréquentées. Dans le palmarès des dix lignes les plus fréquentées, une seule ne passe pas par Paris (Lyon-Clermont-Ferrand).
Côté emploi, le secteur a créé 250 équivalents temps plein ce trimestre, portant à 1200 le nombre d’emplois créés depuis la création du service.
Du côté des opérateurs, c’est toujours Eurolines-Isilines (groupe Transdev) qui tient la corde, avec 494 liaisons. C’est en revanche Flixbus qui connaît la progression la plus dynamique, avec 55 % d’augmentation de son offre sur le dernier trimestre. Notons, même si cela ne figure pas dans le rapport de l’Arafer, que le phénomène de concentration attendu dans le secteur par tous les spécialistes vient de commencer : hier, les deux opérateurs Ouibus et Starshipper ont annoncé leur rapprochement.
L’Arafer, qui se concentre uniquement sur l’offre et la fréquentation, n’évoque pas dans son rapport la question des saisines par les autorités organisatrices. Rappelons qu’aux termes de la loi, pour les liaisons de moins de 100 km, les autorités organisatrices du transport public – essentiellement les régions – ont le droit de saisir l’Arafer pour demander l’interdiction d’une ligne privée d’autocar, à partir du moment où elles estiment que celle-ci « menace l’équilibre économique » de la liaison publique. Sur le site de l’Arafer, on peut trouver les données suivantes : 174 demandes de liaisons de moins de 100 km ont été déposées auprès de l’Arafer ; environ un tiers (62) ont fait l’objet d’une saisine demandant son interdiction. L’autorité a rendu à ce jour 33 avis, dont une grande majorité est défavorable – c’est-à-dire qu’elle a autorisé l’ouverture de la ligne. Seuls trois avis favorables ont été rendus, et cinq « favorables avec réserve ».
À ce jour, une seule ligne de moins de 100 km a été ouverte (Dijon-Lons-le-Saunier). Mais 70 autres devraient l’être rapidement, suite à un avis défavorable à l’interdiction ou du fait qu’aucune saisine n’a été effectuée au bout du délai de deux mois.
Si ce bilan fait apparaître une croissance rapide du secteur, on peut toutefois le nuancer sur plusieurs points. En termes d’emploi d’abord, rappelons que le gouvernement tablait sur « 15 000 emplois » créés. Même si le secteur ne fait que démarrer, on en est encore très loin. Autre interrogations sur la soutenabilité de l’offre actuelle : les transporteurs attirent le chaland grâce à des prix très bas, ce qui implique des recettes extrêmement faibles (de l’ordre de 3,3 € par passager aux 100 km). Pour une activité privée et non subventionnée, c’est intenable à terme. Enfin, malgré la hausse importante de la fréquentation, on ne peut pas dire que ce service ait commencé à tailler des croupières au train : sur la ligne la plus fréquentée, Paris-Lille, l’Arafer fait état de 87 200 passagers transportés en un trimestre. À comparer avec la LGV Paris-Lille, qui en transporte… 3,5 millions par trimestre. Soit 99,4 % du total.
Franck Lemarc
Télécharger le rapport trimestriel de l’Arafer.Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
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